On n’associe pas spontanément urgence sociale et environnementale. La problématique écologique apparaît comme une frontière de la question sociale (Lolum et al., 2022). Cependant, les professionnels (travailleurs sociaux, animateurs nature, professionnels de le petite enfance) sont amenés à questionner leurs pratiques pour imaginer un processus de transition écologique juste et inclusif. Or, on peut se demander si les inégalités d’implication dans la transition écologique traduisent des difficultés des habitants à faire reconnaître une « écologie ordinaire » (Billen, 2023) basée sur les pratiques et usages du quotidien. Face à la technicisation d’un agir sur l’environnement, les référents et les savoirs mobilisés par les habitants sont le plus souvent disqualifiés et ne trouvent guère de résonance parmi les modalités d’actions normalisées (Comby 2015, Christen, 2024).
Ces réflexions autour de la légitimité des savoirs nous questionnent d’une part sur les possibilités d’actions qui relèvent des initiatives des habitants et d’autre part sur la reconnaissance d’une « écologie ordinaire » comme condition soutenant les actions sur les causes écologiques. Notre point de vue propose d’aborder la transition écologique comme un « espace capacitant » qui permettrait aux habitants de (re)prendre une place dans l’énonciation des enjeux et de leur vision de l’engagement en faveur de l’environnement (Grandchamp, 2023). Au demeurant, la mobilisation des savoirs du quotidien (re)donne-t-il la possibilité aux acteurs ordinaires d’activer la « capacité d’un agir sur l’environnement » (Laigle, 2013) ? La construction des modes d’action à l’initiative des habitants permettrait non seulement de nouer des formes d’engagement en faveur de la cause écologique mais permettrait également d’envisager la transition écologique comme un outil de cohésion sociale (Ibidem.,). En ce sens, la transition est imaginée comme un lieu d’échanges, de co-construction des connaissances et de dialogue d’expériences « vécues ».
Venez nous rejoindre pour cette journée de colloque, dont voici le programme :
9h15 – accueil
9h45 – Introduction de la journée « Savoirs d’expériences et expériences de savoir aux temps de la transition » par Emmanuel TRIBY, Professeur en Sciences de l’éducation et de formation, Université de Strasbourg
10h15 à 11h15 – Conférence : Quelle reconnaissance des « savoirs d’usage » dans l’énonciation de la transition écologique ? avec Guillaume CHRISTEN, chercheur en sociologie de l’environnement (SAGE, Université de Strasbourg) et responsable de formation (Ecole Supérieure de Praxis Sociale)
11h15 à 12h15 Présentation de l’étude : L’enquête ethnobotanique dans les Hautes-Vosges : le recueil des savoirs oraux autour des plantes avec Elise BAIN (sociologue et botaniste)
Pause déjeuner – 12h15 à 14h00
14h00 à 14h45 – Présentation du mémoire : L’appartenance ressentie des jeunes du quartier sud de Strasbourg après les interventions au CINE Bussierre avec Thomas CLERC, Master en Sociologie, Université de Strasbourg
14h45 à 15h30 Présentation de l’étude : Developing ethics and pro-environmental behaviors in PE: A mixed-methods research on an 8-month intervention stud avec Anaëlle URLACHER-SCHAAL, Master en STAPS, Université de Strasbourg
15h30 à 16h15 Présentation de la recherche-action en cours : L’agentivité de l’enfant ; le jeu libre en nature comme expression des savoirs écologiques de la petite enfance avec Sonia RIEHL, co-directrice de la crèche La Petite Roulotte du Schloessel et Gillian CANTE, doctorante STAPS et Sciences de l’éducation, Université de Strasbourg
16h30 – clôture de la journée
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